Chapitre 4
La nuit qui suivit ma déclaration fut magique. Je vous vois venir et pas dans ce sens-là ! Bon… Un peu, mais pas que… Pour la première fois Tatsuo et moi pouvions dormir l’un contre l’autre sans culpabiliser ensuite. Et en me réveillant le matin, je me fis la réflexion que je ne m’étais jamais sentie aussi depuis mon arrivée à Sunset Valley. Bien sûr, dès que j’eus un moment de tranquillité j’en profitais pour appeler Noémie (ai-je dis qu’elle avait pris sa retraite ?) et tout lui raconter avec plus ou moins de détails !
Le soir en rentrant, Tatsuo m’a avoué avoir été tout comme moi, sur un petit nuage. Cette bonne humeur nous a valu à tous les deux une promotion !
Avant de nous coucher, Tatsuo a tenu à ce qu’on discute un peu, on ne s’était pas vu de toute la journée, et pendant plusieurs jours c’est tout juste si nos conversations ne s’arrêtaient pas à « Bonjour ». Nous avons parlé de choses et d’autres, surtout de notre avenir que nous n’arrivons plus à concevoir sans être ensemble.
« -Akisa ? Tu voudrais combien d’enfants ? »
J’aurais été en train de boire de l’eau, je l’aurais immédiatement recraché sous l’effet de la surprise, même si nous étions d’accord pour dire que nous allions passer notre vie ensemble, ce n’était pas un peu tôt pour parler enfant ?
« -Détends toi un peu, je demandais ça comme ça. »
Je me suis mise à sourire avant de me blottir contre lui. Je vous cacherais le reste de notre « conversation ».
Un matin, je fus prise de nausées rien qu’en sentant l’odeur de mes gaufres et je rendis mon repas de la veille dans l’évier de la cuisine. Après avoir tout lavé, je suis allée prendre ma douche, mais en voulant revêtir mon tailleur, je fus bien obligée de constater qu’il me serrait trop. Un gros doute me vint à l’esprit et j’appelais aussitôt Noémie, je savais que son mari était gynécologue, elle me dit de prendre un taxi pour la rejoindre au parc pour enfants où elle avait emmené jouer son fils.
« -Ecoute, tu ne nous gênes absolument pas, tu es une amie de la famille ! Geoffrey va venir t’examiner. »
Son mari ne fit que confirmer ce que je craignais. Je n’avais pas peur que Tatsuo ne se réjouisse pas à l’idée que nous ayons déjà tous les deux un enfant, déjà il m’en parlait avec excitation. J’avais plus peur que nous ne nous en sortions pas, nous étions si jeunes …
Vers 14h, je quittais Noémie après l’avoir attentivement observée pendant qu’elle s’occupait de Malcom. Après avoir vu à quel point elle était heureuse avec son fils, j’étais réconfortée et décidée à donner tout mon possible pour être une bonne mère malgré mon jeune âge.
Je me suis donc rendue jusqu’à la libraire afin d’acheter des revues pour futurs parents. Tatsuo pourra les lire également, je suis ensuite allée faire les courses à la supérette, mon envie de pancakes et de spaghettis ne cessaient de s’accroître ! Mes courses finies, je rentrais à la maison le sourire aux lèvres avant de passer commande de meubles et d’appeler l’entreprise de construction.
Et puis le soir, une fois que Tatsuo fut rentré, je lui annonçais la nouvelle… Enfin j’ai plutôt bafouillé, et en voyant le petit ventre qui s’arrondissait de minutes en minutes sous ma tunique, il a deviné. Quand j’ai vu à quel point il était heureux de la nouvelle, je n’avais plus de doutes, cet enfant allait être heureux avec nous.
Tatsuo n’a pas arrêté d’avoir toute la soirée des petites attentions à mon égard, massages, câlins sur le ventre…
Tout le long de ma grossesse, Tatsuo fut une véritable perle, je n’avais pas le droit de faire les corvées, il s’en chargeait, il se mit à lire toutes les revues de grossesses qu’il pouvait trouver. Je pense qu’il avait l’instinct paternel plus développé que moi qui continuait malgré tout à vivre ma vie comme avant, si ce n’est que je n’allais plus au travail.
Notre complicité de couple avait atteint des sommets, jamais je ne m’étais imaginée avoir une relation aussi fusionnelle avec quelqu’un et encore moins un homme ! Nous avions même décidé de notre future véritable maison. Nous voulions une bâtisse rappelant les maisons traditionnelles asiatiques pour ne pas renier nos origines.
La famille Plenoza au complet nous ont été d’une délicieuse aide, Noémie et Geoffrey vinrent plusieurs fois à la maison pour dîner, vu que Geoffrey était devenu le médecin me suivant dans la grossesse. Ils nous donnèrent de vieux meubles qu’ils avaient eu pour Malcom et qui servirent à meubler la chambre du futur bébé.
C’est finalement un soir où j’étais restée regarder un peu tard ma chaîne de cuisine favorite, que j’ai senti les premières contractions. Tatsuo a aussitôt appelé un taxi et nous nous sommes rendus comme ça à la clinique.
C’est ainsi que la petite ‘Bara’ est née, Bara signifiant Rose en japonais, je me suis dit que ça serait un beau prénom à lui donner. Nous sommes rentrés épuisés à la maison, mais trop heureux pour se soucier de la fatigue et je pense que si nous avions pu, nous aurions passé la nuit à regarder notre petite fille dormir à poing fermés dans son berceau.
***
Pour la petite anecdote, je ne voulais absolument pas que Akisa tombe de suite enceinte, et puis une fois par inadvertance, j'ai cliqué sur "Essayer d'avoir un enfant", pas de musique je suis soulagée, et pourtant le lendemain, elle est enceinte ! Foutu jeu o-o